Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
PÊCHEURS DE PERLES

tribus ? Le modernisme n’était-il pas pour elles le sourire du Diable ?

Et l’on vit arriver à Riad, au cœur de l’Arabie, un jour, en 1927, huit cent oulémas et notables provenant de tous les points d’eau des deux sauvages royaumes. Une importante affaire motivait le long voyage de ces congressistes. Il s’agissait de savoir si la T. S. F. était oui ou non de la sorcellerie. Ibn Seoud ouvrit la séance et leur dit :

— Que chacun parle selon lui. Il ne sera pas inquiété, j’en prends l’engagement devant Dieu. Gardez-vous des réticences. Dites ce que vous avez à dire.

Mahomet n’ayant rien écrit au sujet de la T. S. F., les oulémas déclarèrent qu’elle ne leur semblait pas contraire à la loi.

Et le wahabisme planta des pylônes !

Abd el Aziz Ibn Seoud a des moyens originaux de faire entendre sa pensée. Il n’aime pas l’Europe ; il dit d’elle : « C’est une porte d’airain derrière laquelle il n’y a rien. » Quand je pense que l’on ne peut même pas trouver un verre d’eau douce en Arabie ! Il n’aime pas davantage les jeunes impatients, les patriotes syriens et palestiniens qui voudraient le lancer contre la France et l’Angleterre. Aussi les a-t-il réunis pour qu’ils exposent leurs affaires.