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PÊCHEURS DE PERLES

se promenant avec des hommes, des fils fumant devant leur père ; des gardiens de la force publique montrant leur bâton à des voitures au lieu de l’appliquer sur l’échine des messieurs qui ne vont pas à la prière ; des voleurs ayant encore leur main ; des vignes osant pousser à la barbe du Seigneur ; des hommes pressant, dans une danse, des femmes presque nues, le peut-on sans emporter la danseuse, demande-t-il ? Autant de visions insoutenables !

Ibn Seoud, sans nul doute, est un vrai croyant. Il fait les cinq prières de jour et de nuit, toutefois il s’est marié cent trente-sept fois. Sa vie est simple, sans faste, excepté le jour où, pour récompenser ses ikouans, il en emmène cinq mille à la Mecque en caravane-vapeur c’est-à-dire en automobile, à travers l’Arabie, aux frais des pèlerins. Malgré tout, se rappelant ce verset du Coran : « Toute science est possible à l’homme, sauf la connaissance de la vie, de la mort et de l’infini », Sa Majesté a pensé que, malgré sa religion et sa modestie, la T. S. F., cette invention des chiens, pourrait rendre aux croyants autant de services qu’elle rendait aux impies. Mais que diraient ses