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PÊCHEURS DE PERLES

chameaux. Des bandes y pillaient les pèlerins. On y entendait des phonographes. La sainte Qâaba criait vengeance. Les ikouans se levèrent, et, au nom de la Pureté, marchèrent sur la mère des villes, c’est-à-dire contre Hussein, chérif des croyants, roi du Hedjaz et créature anglaise.

Le travail des émigrants d’Allah fut splendide. Les Arabes y perdirent le goût de la déliquescence. Allez à Taraba, sur la route de Djeddah à Médine, et vous m’en direz des nouvelles. Une montagne s’élève dans le désert, une montagne ajourée, dentelée, blanchâtre ; ce sont cinq mille squelettes témoignant à la face du ciel du danger que l’on court à vouloir jouer du phonographe !

Ibn Seoud avait conquis l’Arabie, du golfe Persique à la mer Rouge.

Il est roi du Nedj, du Hedjaz et de l’Assir.

C’est une figure unique au monde.

Les souverains, en général, règnent pour le bonheur temporel de leur peuple, du moins ne craignent-ils pas de le dire. Ibn Seoud ne se préoccupe pas du corps de ses sujets, mais de leur âme. Il règne au nom de la vertu, pour les contraindre à la félicité dans l’au-delà. Son discours du trône peut se traduire ainsi :