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PÊCHEURS DE PERLES

n’avait à sa mort que neuf doigts pour ses deux pieds. Usa-t-il son dixième doigt au cours de la croisade ? Rien ne vous empêche de le supposer. L’avenir lui sourit à Dara’iya.

— Si ton sabre aide ma religion, dit-il à l’émir, tous les pays deviendront les tiens.

Lâcher l’ivrognerie, le viol, le pillage pour donner le bras à la vertu n’est pas à la portée du premier musulman qui passe. L’émir fut ce musulman. Il imposa le wahabisme, et gagna la prime promise. Quant à moi, je perdrais votre confiance si je vous racontais ce qui s’est passé en Arabie entre 1750 et 1900. Nous avons d’autres perles à pêcher !

L’émir de 1750 était l’arrière-grand-père d’Ibn Seoud.

En 1900, environ, un jeune bédouin, grand, beau, Ibn Seoud, était en exil à Koweit. Koweït est une île dans le haut du golfe Persique. Ibn Seoud avait suivi son père chassé d’Arabie. Très gravement atteint, le wahabisme agonisait. Le climat de l’île ne lui redonnerait pas des forces. La vertu était perdue.

Tel l’archange, commandé par Dieu, Ibn Seoud