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PÊCHEURS DE PERLES

S’ils lèvent le nez, la sentinelle le leur rabat. De temps en temps, le chef des gardes-chiourme, le roi Ibn Seoud, qui demeure très loin à l’intérieur des sables, vient constater qu’ils sont toujours au poste. Il les convoque, les compte et repart.

La malédiction générale pèse sur leurs demeures. Ne dit-on pas que l’on y joue parfois aux cartes ? On prétend aussi qu’à la faveur de la nuit s’y glissent quelques bouteilles de whisky. Mais le lieu de la plus basse débauche est la maison de France. Le cheikh du quartier pourrait témoigner qu’une ou deux fois par semaine on y boit du vin. On a entendu, aussi, un jour, un phonographe y chanter ! La perversion française est sans pudeur ! Notre chargé d’affaire s’appelle Maigret, notre vice-consul Dumarcay ; je n’ai aucun titre pour m’occuper de leur situation, mais si chacun d’eux ne finit pas dans la peau d’un ambassadeur, la preuve sera faite qu’il n’y a pas de justice au Quai d’Orsay.

La loi qui régit l’Arabie est la loi du Coran. Il faut connaître à quoi l’on s’expose quand on débarque dans un pays. Chez nous, le code Napoléon est déjà tout chevrotant. Je tombais sous le code Mahomet ! Que signifiaient ces « confor-