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PÊCHEURS DE PERLES

Quatre hommes se tenaient à ses côtés, les pieds dans des sandales, la tête nue, un chiffon autour des reins, un autre sur les épaules. Étrange déshabillé ! C’étaient des pêcheurs de perles. Leur merveilleux costume n’avait rien de professionnel ; ces pêcheurs étaient momentanément des pèlerins en grande tenue, se préparant à gagner la Mecque. Il s’agissait de prendre rendez-vous avec eux pour leur retour. Ce fut vite fait. Les quatre hommes disparurent. Nous sortîmes du couloir voûté. Un spectacle sans pareil nous attendait.

Nous tombions au Hedjaz en plein pèlerinage. Cent cinq mille musulmans, échappés des quatre coins du monde, se bousculaient sur la terre sacrée. L’accoutrement de mes quatre pêcheurs de perles n’était pas le résultat d’une idée personnelle. Les cent cinq mille porteurs de poux et de misère l’avaient adopté. Ils étaient en Ihram, uniforme d’inspiration divine, sans quoi un musulman ne saurait gagner la Mecque ni se livrer aux sept courses autour de la Qaâba, cela en souvenir d’Agar qui fit sept ronds sur elle-même avant de découvrir une pinte d’eau pour Ismaël, son fils.

Je vous adjure de vous représenter cent cinq mille individus : Afghans, Javanais, Hindous, Égyptiens, Yéménites, Philippins, Soudanais, Persans, Irakiens, Sénégalais et Maghrébins, Chinois du Turkestan et Balkaniques de Macédoine,