C’était l’Intelligence Service qui nous cueillait.
Bahrein appartient à un cheikh, Les Persans assurent que le lieu devrait leur revenir. Pour couper court, les Anglais ont mis le pied dessus.
C’est dans l’autre île, l’île capitale, que l’empire britannique allait régler notre compte.
On traversa à la voile.
Et l’on nous conduisit au poste. Là, le maréchal des logis nous fit asseoir d’autorité sur un banc de bois. C’était du bon bois, dur aux fesses… Nous ne bougeâmes plus.
— À quoi pensez-vous, mon ami ?
— Je pense, ô Chérif, que, si je conservais en voyage l’habitude de me lever à midi, je ne serais pas aux arrêts dès 8 heures du matin…
Subitement, la garde prit les armes. M. le captain anglais franchissait le seul du gourbi. Il nous vit, s’arrêta, nous examina. Nous, sur notre banc, on s’en moquait complètement. L’embarras du captain était considérable. Comme nous continuions à faire les idiots, il prit un siège et s’installa face, à nous. Il ne savait pas quoi nous dire. Nous lui tendîmes nos mains pour les menottes. À la fin, il fallut bien rire en chœur. S’il avait su que nous étions des Français, il serait lui-même venu nous rendre visite. Oui ! mon captain chéri ! Pourquoi, diable ! étions-nous habillés comme ça ? On nous avait signalés à lui comme deux fameux maî-