ici, le nez penche vers les souliers. Personne ne peut le lever. Rien à faire, le soleil pèse trop lourd. Ce sont des passagers en escale. Les célibataires obliquent vers le quartier indigène où dansent les madames Somalis.
|
chantent les petits nègres à la tignasse rouge aussi.
Les z’adames vont au café |
— Décampez ! leur crient les promeneurs.
Les chanteurs tiennent à terminer le quatrain, écrit spécialement à leur intention par un employé de chemin de fer en rupture de sifflet. Et de leur plus forte voix :
Des automobiles et quelques voitures. Ces voitures reviennent d’un dur combat : brancards rafistolés, marchepied pendant, roues saoules, hoquetant d’un trottoir à l’autre. Une fois je pris l’un de ces carrosses : toute la partie médiane de mon corps disparut dans le coussin, on ne voyait plus que ma tête, et, à hauteur de ma tête, mes pieds. Il geignit tout le long du fou parcours, répétant sans cesse quatre douloureuses syllabes : « À l’hô-pi-tal ! À l’hô-pi-tal ! » Le nègre cocher était à cheval sur le timon, et le cheval, dont la queue ne comptait plus que treize crins, avait en outre un bandeau sur l’œil !