gnon était à Massaouah chez ses père et mère. Il allait me le faire voir. Ainsi serais-je convaincu qu’il ne l’avait pas volé. Le père de l’enfant, son ami, lui avait dit :
— Ti vas au Hedjaz comme un saint homme, voici le fils de ma vie. Moi ji souis plus pauvre et plus galeux qu’un chat, condouis li pitit à la Mecque chez mon frère riche comme une automobile. Ti feras son bonheur.
— Eh bien ! allons le voir !
Nous longeâmes la voie du chemin de fer qui va là-haut, sur les plateaux, derrière les montagnes où, dit-on, il fait frais. La ville indigène était loin de la ville administrative, mais il faut bien voir du pays ! La population semblait tout à fait choisie : des nègres, des Dankalis qui portaient des paniers remplis de nacre. Le présumé marchand d’esclaves m’encourageait, me montrant du doigt le village proche.
— Sois tranquille, Djibouti saura que tu es un honnête homme.
On arriva aux cases. J’étais assez curieux de revoir l’enfant qui, en si bas âge, avait une si belle histoire à conter. Le guide improvisé poussa une barrière. Un long cri de femme souligna notre apparition, un cri révolté ! Le nègre passa outre. Je le suivis. Toute une famille de Dankalis grattait le dos à des coquilles perlières. Vainqueur, mon