un esclave de l’émir de Djeddah, ayant accompagné son prince au consulat d’Angleterre, refusa de sortir de cette maison. La loi lui en donnait le droit. Je ne dis pas ce qui serait advenu du derrière du fugitif si l’émir avait récupéré son bien. Les Anglais le renvoyèrent au Soudan.
Qu’ils finissent les uns directeurs de la fortune de leur maître, les autres épouses préférées du harem, les esclaves, en général, ont assez mal commencé. La plupart viennent d’Abyssinie, de la région de Djimma. Enfants, ils gardent bucoliquement les troupeaux quand des ravisseurs, montés sur des bœufs coureurs, foncent sur eux. Saisis au galop, une poire d’angoisse dans la bouche, enlevés sur le bœuf, ainsi quittent-ils leur champ natal. Et pour quelques-uns, c’est le chemin du bonheur ! Destin !
— Eh bien ! dis-je à mon nègre, qu’as-tu fait de ton gosse ?
Le nègre marquait de l’inquiétude. À son idée, j’étais un fonctionnaire pouvant lui causer un grand tort. Aucun doute que je ne me rendisse spécialement à Djibouti pour montrer au tout-puissant chef de la Somalie française la photographie prise à Djeddah, preuve écrasante de son infamie. Le mi-