l’esclavage : le Coran l’admet. Il en interdit les marchés. L’esclave ne se vend plus sur la place publique, mais sous le manteau…, le manteau de poil de chameau. Où sont les sambouks de chair humaine traversant sournoisement la mer Rouge de la côte d’Afrique à la côte d’Asie, louvoyant pour éviter les torpilleurs français et anglais chargés de leur parler au nom des Droits de l’homme et enfin, drapeau déployé, touchant en fanfare le port arabique ? Le cheirh ad dalal ar ragig, le chef des courtiers en esclaves, enlevait immédiatement le gouvernail et courait à travers Djeddah le planter à sa fenêtre. C’était le signal. La foire commençait. On séparait le troupeau en deux parties : les esclaves pour la cuisine : Djaria nel melbach, et les esclaves pour le lit : Djaria nel sarir. Les bourgeois de la ville arrivaient. Ce jour était un jour de fête. Le père et les fils se réjouissaient, tapant sur leurs bourses. On palpait la marchandise, s’assurant de la souplesse des articulations ; on enfonçait son doigt dans des bouches pour juger du bon état des mâchoires. Un petit Abyssin valait quatre-vingts livres. Une jolie fille se payait cent quarante livres. Pour cinquante livres on avait un Djaria nel melbach. Le harem l’emportait sur la cuisine. Le lendemain, le joli courrier emmenait dans le souk ceux qui n’avaient pas trouvé acquéreur. Les prix étaient moins éle-
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