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PÊCHEURS DE PERLES

C’était vrai : la cécité n’est pas un empêchement au métier de plongeur.

Cette équipe tint une heure. Neuf hommes nouveaux gagnèrent les rames et se laissèrent glisser le long de la corde. La séance continuait.

L’après-midi, le nakuda s’assit près du tas d’huîtres. Un nègre s’accroupit, un couteau à la main. Ya-Mal ! Ya-Mal ! crièrent les plongeurs, crièrent les tireurs, crièrent les simples samboukiers.

Le nègre ouvrit la première coquille. Rien ne roula sous le couteau. La perle, la vraie perle, la lou-lou est dans la chair de l’huître, libre de toute attache, exactement comme on la voit aux vitrines des joailliers. L’autre perle, celle enkystée dans la nacre, ne vaut rien. Il faut qu’elle soit très grosse pour qu’on ne rejette pas la coquille, ce sera une perle baroque, sans valeur marchande. Les têtes étaient penchées au-dessus du couteau du nègre. Les huîtres perlières sont de toutes sortes, ressemblant tantôt à des portugaises, tantôt à des claires, tantôt à des marennes. Il en est d’autres très grandes et très plates, peu riches et que l’on pêche surtout pour la nacre. Cela dépend des bancs. Les huîtres, aujourd’hui, étaient comme des portugaises.