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PÊCHEURS DE PERLES

assez raisonnables. La première emprunterait la voie de Syrie. De Beyrouth, vous gagneriez Bagdad par le désert, en voiture automobile. De Bagdad, le train vous descendrait jusqu’à Bassorah. Là, arrivé sur le Shatt al Arab, votre bonne étoile vous aiderait certainement à rencontrer un bateau, un pétrolier, à la rigueur, qui, peut-être un jour, vous déposerait à Bahrein.

Au surplus, un avion pris au Caire, et suivant le même chemin, ne verrait aucun inconvénient à vous laisser tomber, muni toutefois d’un parachute, sur un point désertique de l’île légendaire.

La deuxième route serait la meilleure. Elle n’exigerait aucune acrobatie. De Marseille à Bombay. De Bombay à Karachi. De Karachi à Bahrein. Trois bateaux seulement. Luxe et sécurité !

Hélas ! j’ai pris la troisième route !

Et la troisième route n’existe pas !

Expliquons-nous.

Le métier de pêcheur de perles est aussi vieux que le vieux monde. Il m’a plu, par un soir d’étrange inspiration, de me reporter plusieurs siècles en arrière. Me considérant dans la glace de l’armoire de ma chambre d’hôtel, j’ai cru voir soudain surgir à ma place un très ancien et très