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PÊCHEURS DE PERLES

mille Marie-Thérèse d’avance (les Marie-Thérèse sont des écus de cinq francs à l’effigie de l’ancienne impératrice d’Autriche, seule monnaie connue dans ces parages).

— Et maintenant ?

Réponse : Un homme qui n’a plus que trente secondes dans les poumons n’a droit à rien.

— N’a-t-il pas gardé quelques perles ?

Réponse : Où les aurait-il prises ? Il n’a jamais été nakuda, toutes les huîtres qu’il a pêchées allaient sur le tas commun.

Nous lui dîmes au revoir. On l’entendit encore qui gémissait : Allahou Akbar (Dieu est le plus grand !) Il avait trente-cinq ans au plus.

L’hospitalité est un devoir sacré pour les Arabes, encore faut-il leur laisser le temps de revenir à eux. Un nègre, marchand de vermicelle, conduit deux étrangers chez un indigène ; l’indigène, sans discuter, leur offre tout de suite du café, mais il apprend que les individus entendent dormir chez lui. C’est un honneur dont il n’ignore pas le prix ; cependant, de quelle étoile filante ces étrangers viennent-ils de choir ?

— Nous sommes, mon cher hôte, de distingués effendis, des gens en tous points recommandables,