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MARSEILLE, PORTE DU SUD


tions sans beaucoup de paroles, mais avec des cris traînards, haut perchés et prolongés. Ils ne savent faire à Marseille que ce qu’ils font dans leur village. Ils rêvent !

À quoi rêvent-ils ? On peut vous dire que c’est à leurs savanes, à leurs pampas, à leurs rizières, à leur oued, qu’est-ce que l’on risque ? Moi, je crois que c’est rien ! Ils rêvent par manque de domicile. C’est comme lorsqu’ils marchent, ils semblent tourner autour de quelque chose que les autres ne voient pas : ce quelque chose n’est que leur désœuvrement. Mais, pour des esprits sans calcul, c’est déjà rêver beaucoup que de rêver à rien !

Il y en a qui dansent. À force de tanguer, de rouler, peut-être ne peuvent-ils plus s’en passer. Ils dansent avec une conviction désarmante. Ils ne