Page:Londres - Marseille porte du Sud, 1927.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.
158
MARSEILLE, PORTE DU SUD


Ce camp représente les vieux bouchons, les ronds de citrons, les oranges mal mangées et les poignées de cheveux qui flottent d’ordinaire allègrement au long du quai.

On ne voudrait pas y tomber pour un empire.

Il faut pourtant que je vous y mène.

Échappés de Smyrne, de Constantinople, de Batoum, d’Adana, des Arméniens, toujours des Arméniens, encore des Arméniens, débarquèrent et débarquèrent à Marseille. Ils se formèrent d’abord en rangs serrés et s’en allèrent à la conquête des vieux quartiers. Puis ils marchèrent à l’assaut de la banlieue. Seulement, ils réfléchirent. Ils revinrent dans la ville. L’Arménien est une plante qui ne pousse qu’entre les pavés d’une cité. Le grand air ne lui vaut rien. Ça l’enrhume. Alors les Armé-