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LES COMITADJIS

toi le pharmacien, qui te caches derrière tes balances, écoutez. À vous tous, avis : tout homme qui se présentera devant vous muni d’une carte marquée de mon sceau aura droit au pain, à la viande, au fromage, aux habits et aux médicaments. Première sanction : les boutiques des réfractaires seront fermées un mois ; deuxième sanction : elles seront pillées ; troisième sanction : elles seront brulées ; quatrième sanction : le récalcitrant sera saisi bon gré, mal gré, et comparaîtra devant le tribunal de l’Orim.

Voila !

Porteur de la carte miraculeuse, notre jeune Macédonien va un certain temps le ventre sans souci. Mais le bonheur est court, ainsi que nous le savons bien. Le voïvode appelle le garçon. Il doit lui retirer le talisman. — Pourquoi ? — Tu ne fais pas partie de l’Organisation. — Je n’attends que ce moment — Alors, viens prêter serment.

On le conduit rue Pirot, dans une sorte d’épicerie-comptoir.

Poussons la porte du sanctuaire.

Une arrière-boutique formant équerre avec le magasin. Au mur, dans un cadre, le portrait de Todor Alexandroff, tiare en tête et sur les épaules ses bretelles de comitadji. Une table. C’est sur