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LES COMITADJIS

Et voici l’antre. En plein dans le centre.

Un labyrinthe aux rues étroites dont quelques-unes courbées comme les morceaux d’une roue cassée. De petits restaurants, de petits cafés, de petits gagne-petit, serrés boutiques contre boutiques. C’est là. Il y fait clair juste ce qu’il faut.

Rien que des hommes les bras ballants, les uns le dos au mur, les autres en équilibre sur la bordure du trottoir, certains allant d’un cul-de-sac dans un passage.

Ils bâillent comme dans la cour d’une caserne. Ce sont nos assassins-amateurs.

Que ressent-on tout à coup ? Votre cœur bat normalement, votre pouls aussi ; cependant on n’est pas bien. D’où vient ce malaise ? Soudain la lumière se fait : on a un chapeau sur la tête ! De courir chez le vendeur de casquettes, on en coiffe une et l’on revient. C’était bien cela. L’indisposition est passée !

Tous ont une casquette, une veste de cuir et, autour des mollets, des bandes de drap. À gauche, entre les lèvres, une cigarette qui se fume toute seule.

Vous êtes Macédonien, vous avez vingt-cinq ans, vous venez de quitter les champs pour la grande ville et vous voici à Sofia. Un Macédonien est privilégié en Bulgarie, ses compatriotes occu-