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LES COMITADJIS

de cinq kilomètres mystérieux, vous me présentez à qui ? À un garçon de café !

L’homme se pencha au-dessus de la table, dans ma direction, et, bouche à bouche, il me dit : « Tout ira bien. »

Sans plus parler, nous revînmes à Sofia.

Deux jours après Tchoutchouliga, le Bulgare qui, depuis la mort de sa femme, se réveillait tous les matins à trois heures, m’apporta un gâteau, fait à mon intention par sa fille aînée, étudiante en lettres.

— Ce gâteau pèse plus d’une livre, je le mangerai d’un coup, devant vous, sans boire, si vous me promettez de me conduire chez les révolutionnaires.

S’étant assuré que mes murs n’avaient pas d’oreilles, il s’approcha de moi et murmura : « Tout ira bien. »

Ah ! vieille sympathique orange à lunettes !

Entre temps j’avais découvert l’adresse du représentant officiel et occulte du comité terroriste. Je me rendis à sa demeure, qui n’était que provisoire, un logement meublé au deuxième étage. Au-dessus de son bouton de sonnette, son nom suivi de cette qualité : journaliste.

L’homme m’attendait. Le ministre plénipotentiaire d’Ivan Mikaïloff était un monsieur de plus