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LES COMITADJIS

— Vous savez, n’est-ce pas, ce que j’espère de vous ?

— On a toujours besoin de petites choses quand on est en voyage : de cravates, de chemises, de pharmacie. Usez de ma personne.

— Vous venez bien de la part de M. X… ?

— Exactement.

— Alors voici…

— Êtes-vous libre cet après-midi, à quatre heures ?… Très bien. Je vous attendrai dans une automobile, à la sortie de l’hôtel.

Quatre heures. La voiture est là. De l’intérieur, l’orange à lunettes observe derrière le carreau. Je prends place. Nous partons.

— Nous allons un peu en dehors de la ville.

— Comptez sur ma discrétion.

Le parc Boris dépassé, la voiture tangua. La route était ondulée comme une tôle.

— Pauvre Bulgarie, fit le veuf, pas un sou pour les ponts et chaussées !

Là-dessus il tira de sa poche une boîte de bonbons de chocolat.

— Peut-être allons-nous chez une dame ?

— Mais non, c’est pour vous, prenez !

Je lui dis combien j’étais intéressé par la vie dangereuse des révolutionnaires macédoniens. Il me dit qu’il me conduisait à Tchoutchouliga, qui