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LES COMITADJIS

De la maison de Panitza, l’héroïne passa à la prison de Vienne. L’Autriche la garda quelque temps, puis la renvoya pour cause de tuberculose. Vantché avait trouvé une épouse.

Arrivons à son activité politique.

Il conserve les avantages territoriaux acquis par Alexandroff, c’est-à-dire la mainmise de l’Organisation révolutionnaire sur la Macédoine bulgare. À la barbe tranquille du gouvernement régulier, il dicte ses lois à la région, jugeant, condamnant, exécutant, doublant les fonctionnaires de l’État de fonctionnaires à lui, enrégimentant la jeunesse, tolérant ou interdisant les travaux des champs, contrôlant les revenus de chacun, ensuite levant les impôts d’après un taux justement équilibré.

Il fait plus : il inaugure l’ère des frères ennemis.

Les amis de Protogueroff refusant de marcher sous sa loi, il décide de les exterminer.

À la guerre étrangère, il ajoute la guerre civile.


Selon la légende, Vantché vivrait en Macédoine, tantôt dans une aire, tantôt dans une autre, comme un vautour traqué. Si Épinal était en Bulgarie, il aurait ses images, ou chacun pourrait le voir dormant sur une patte, les paupières mi-closes, à la pointe d’une montagne. En réalité, il change souvent de domicile. L’autre jour, il était à Sofia,