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LES COMITADJIS

réfugier dans la Macédoine grecque, les autres, pour leur laisser la place, se dirigeant vers la Macédoine bulgare : hommes, femmes, enfants, alors que la guerre n’était plus sur le monde, quittant la maison où tous étaient nés, les champs, de père en fils pétris de leurs pieds, et, non sans se retourner, poussant leurs bestiaux aussi tristes qu’eux-mêmes.

Pas de mouvement en masse du côté serbe vers le côté bulgare. « Pardi ! répond Sofia, toute la population — un million d’êtres — aurait dû se mettre en marche. » « Ceux qui ont voulu partir sont partis, renvoie Belgrade. Le peuple est resté parce qu’il se sent chez lui. »

Le fait est là. Le traité de Neuilly a consacré le droit des Serbes. Tous les pays, la Bulgarie elle-même, ont reconnu le nouvel état de choses dans les Balkans. L’Organisation Révolutionnaire Macédonienne ne l’admet pas. Elle se dresse contre les décisions internationales.

Il faut encore éclairer notre affaire.

Si l’Orim n’était qu’une réunion de mécontents tenus en respect par le gouvernement de son pays, il n’y aurait là rien de nouveau, le jeu ordinaire d’une politique intérieure. Mais l’Orim, exactement, est un second gouvernement en Bulgarie. D’autres disent que c’est le premier. Quoi qu’il