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LES COMITADJIS

la main du dernier qui but au goulot. Chauffée par dix ans d’exaltation, la jeunesse macédonienne court au sacrifice, à l’antique. Elle ne fuit pas, elle meurt ! On se poignarde avec ivresse, on se fait sauter la cervelle avec amour. La répression exalte le courage. Le Turc dépasse la mesure. Il faut mater les komitas. Le drame dure des mois. L’Europe s’éveille. Quand ses enquêteurs arrivent, les malades appellent, les blessés sont couchés sur du fumier, les cadavres blanchissent. Seuls les estropiés les reçoivent.

Le sultan est maître du terrain.

Vaincues, les bandes déplumées ont gagné les hauteurs, refuge des grands oiseaux. Sur leurs ailes étendues Dieu voit le sang qui sèche.

Tels étaient les comitadjis de l’an III du siècle vingt.