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LES COMITADJIS

peuple de Macédoine et de Thrace doit se lever est le 20 juillet. Suivez, frères, vos chefs, rassemblez-vous sous l’étendard de la Liberté. Que le bon Dieu nous bénisse. À bas la Turquie ! la tyrannie ! Hourra !

Signé : Organisation Révolutionnaire Intérieure Macédonienne.


Ce fut épouvantable.

Constantinople donne carte blanche à ses troupes. Il faut mater les komitas. Arrestations, tortures, rapts, exécutions à chaud, feu ouvert sur les villages, incendies. Les bachi-bouzouks se vautrent de plus belle dans l’honneur des mères, des filles et des épouses. Tous les vilayets y passent : Salonique, Monastir, Andrinople, Uskub. On promène des têtes. À des cous pendent des colliers d’oreilles. Le bûcher double la potence. L’eau salée, dans des cuves, ravive les plaies de ceux que le bâton n’a pas encore fait parler. Ce survivant qui, vingt-sept années plus tard, m’apporte l’odeur de ce carnage resta soixante-treize heures sur un pied, au milieu d’un cercle de quatre tortionnaires. Il faut mater les komitas. Héroïsme échevelé chez ceux-là. La bande de Prilep a épuisé ses munitions. Les révoltés s’empoisonnent. On trouve la bouteille de strychnine dans