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LES COMITADJIS

bâtir sur ses crêtes de l’Est des kiosques-vigies, à garder ses voies ferrées, ses ponts, comme si la guerre battait son plein ; l’O.R.I.M., l’Organisation Révolutionnaire Intérieure Macédonienne.

… C’était en 1893, en Macédoine, sous le joug turc. Deux instituteurs de langue bulgare, Damian Groueff et Péré Tocheff, le premier venu de Monastir déguisé en charpentier, le deuxième arrivé secrètement de Prilep, se sont donné rendez-vous au village de Ressen. La Turquie, nonchalante et cruelle, n’avait pas encore la pensée ouverte à ce que nous avons appelé un temps le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elle régnait sur la terre de Macédoine à la manière de tout sultan organisé, un plateau quêteur dans la main droite, un nœud coulant dans la main gauche. Les deux clandestins ont le projet de délivrer leur patrie de son tyran.

Tout est à faire. La population subit son sort comme s’il était évident que l’esclavage fut une conséquence directe de la vie. On voit très bien ces conspirateurs, dans une masure balkanique, l’oreille au guet, autour d’une lampe qui n’avait,