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LES COMITADJIS

tres, acquièrent subitement sur les voies serbes, une importance considérable. Les soldats d’Alexandre Ier, roi de Yougoslavie, leur présentent les armes tout le long du parcours.

Nuit et jour, toute l’année, les rails, les ponts, les tunnels, les défilés, les gares sont gardés.

Et, en Macédoine, si l’on couchait tête à pieds gendarmes et soldats, le carrosse d’Athènes défilerait devant une chaîne ininterrompue d’uniformes guerriers.

Bon. Laissons ces trains. Nous sommes arrivés. Voici la Serbie du Sud, autrement dit la partie de la Macédoine qui dépend de la couronne yougoslave. Ne parlons ni des villes ni de la campagne, filons tout de suite à la frontière, à la frontière serbo-bulgare. Grimpant à l’assaut des montagnes, courant dans les vallées, baignant dans les torrents, un mur, un mur transparent et roux, un mur sans brèche, large, haut, épineux, rouillé, un mur en fil de fer de guerre, sépare farouchement, comme une échine hérissée, les eaux, les pierres, les herbes que leur état civil d’un côté fait serbes et de l’autre bulgares. Et, flanquant ce mur, des blockhaus ; épaulant ces blockhaus des redoutes ; éclairant ces redoutes, des lanternes, pauvres postes vigie, tout en haut, sur les crêtes d’où des