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LES COMITADJIS

mais l’ombre sourit, se retire, s’excuse du regard : elle ne vous avait pas reconnu !

J’ai battu les rues de Sofia avec des partisans de Mikaïloff et des partisans du mort Protogueroff, avec des neutres, avec des Serbes, des Hongrois, des Russes, des Grecs, tous gens connaissant le pays et sachant comment s’y comporter. En croisant des passants, ils baissaient la voix, parfois même ils interrompaient la conversation. L’ombre…

Sept heures du soir. J’attends un étranger. Il doit m’aider à repérer quelques coins dans l’antre. D’abord je ne reconnais pas mon homme. Une casquette, une cigarette qui traîne sur la lèvre, une veste de cuir, cela change un monsieur que, la veille, vous avez vu en smoking.

— Suivez ! murmure-t-il en me frôlant.

Il enfile la rue Isker ; Il s’arrête. Je le rejoins.

— Mon cher, c’est bien la première fois que je vois un diplomate habillé comme vous l’êtes.

L’ombre, toujours l’ombre !

C’est de la hantise. Ici, l’enfance n’a pas l’honneur de connaître le père Fouettard. Bébé bulgare est-il capricieux ? « Attention ! lui dit la mère ; si