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LES COMITADJIS

qu’au pont de la ville et là, sur le garde-fou, me donner une bonne lecon d’équitation ?

On en est là dans ces parages !

Le conseiller judiciaire chargé du procès se nommait Prélitch.

Mara Bounéva, aux chaudes prunelles, décida d’offrir le sang de Prélitch aux étudiants, ses frères.

Elle habitait Sofia. Voici sa maison. Mara devait vivre agréablement là dedans. Sans l’affaire de Skoplié, peut-être serait-elle à sa fenêtre et, levant les yeux : « Bigre ! dirais-je, une jolie femme ! » Mais ce procès des néophytes remua sa vieille passion macédonienne. À son idée, le Comité révolutionnaire n’avait pas répondu comme il convenait à cette parade serbe. Soudain, Mara entendit des voix d’en-haut : « Va ! et nous venge ! » disaient-elles en makedonski. Elle mit un petit béret sur sa chevelure, planta là son époux, planta là ses élèves, et, quittant Sofia, s’en alla à la recherche de Vantché, dans le pays de la Liberté ou la Mort.

La rencontre eut lieu à Sveti-Vratch, un soir.

— Liberté ou Mort, s’exclama Mara, pour dévoiler ses plus profondes pensées.

— Tu l’as dit, sœur, répondit l’autre.