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LES COMITADJIS

chez le pope, d’où viennent ces taches de sang ? De cinq protestataires dûment assassinés, munis toutefois des sacrements de l’église, le pope les ayant bénis au fur et à mesure que les autres les saignaient.

À Petrich, à Breznitza, à…

À Gorna-Djoumaya, le matin, tandis que je fais cirer mes bottes, Skatroff, l’aide de camp de la Terreur, apparaît sur la place centrale. Au théâtre, un auteur n’aurait pas osé la scène. Tout le monde se range sur son passage ; les boutiquiers le saluent de leur seuil : le conseil municipal arrive presque en courant. Le lustro travaillant le cuir de ma botte droite, je suis sur un pied, ce qui prouve que je ne rêve pas. Le terroriste, à son petit lever, reçoit les hommages de ses sujets. Mais il est pressé. Son auto est amenée. Il y monte. Aussitôt la foule s’écarte. Il part et le voilà emporté par un train de poussière qui, bientôt s’élevant, devient un train de nuages, emporté sur oncques ne sait quelle hauteur !

À Kustendil, laissons l’affaire de 1922 quand, mécontents du gouvernement, les comitadjis s’emparèrent officiellement de la ville. Les témoins