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LES COMITADJIS

dits de séjour, cela peut être imaginé, mais un pays entier ! Les maires, les maîtres d’école, les percepteurs, les popes, les commissaires de police, ces colonnes de la société, des hors-la-loi ? Tous obéissant à M. Vantché, grand-maître des assassinats ?

À Sofa, un antre au cœur de la ville ; en Bulgarie, cette province, les deux reliés par une route où motocyclettes et automobiles de la Terreur, passent comme des démons emballés ! C’est magnifique. On ne sait plus de quel côté se tourner. On voudrait tout regarder à la fois. C’est la caverne des Balkans.

Tous ces villages tenus à la gorge par le roi des montagnes. Ses lieutenants courant de l’un à l’autre, y portant ses édits. Là, les paysans contraints de quitter subitement leurs champs, de prendre les armes parce que Mikaïloff craint un retour de flammes des partisans de Protogueroff. Là, à Petrich, ce citoyen trouvé en train de lire un mauvais journal, emmené hors de la ville et bâtonné. Deux jours après, dans le même lieu, ce vieillard au parler trop franc, assommé, à coups de trique, sur la place. À Deltchevo, cinq hommes, dont le moins âgé avait cinquante ans, et soixante-quinze le doyen, garrottés, emmenés à Hotovo, tués, façon de leur apprendre à