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LES COMITADJIS

sow Mariovcheto et de Nicolas Bodakoff, accusés par Mikaïloff d’avoir exécuté l’un des leurs.

Cette remarque en bas de la page :

Depuis l’assassinat du général Protogueroff (1928), le nombre des intellectuels bulgares tués par suite de la rivalité des deux fractions de l’Orim serait de 193. Mais depuis le meurtre de Stambouliski (1923), le nombre des Bulgares tués par d’autres Bulgares pour raisons politiques dépasserait 20.000 (vingt mille). Parmi ces vingt mille, l’Orim en revendiquerait 4.200 pour son compte. À vérifier.

À vérifier ! Voilà jusqu’où va la présomption !

Je serrai précieusement mes documents et me dirigeai vers mon hôtel. Il était onze heures du soir. J’avais faim. Deux guirlandes d’ampoules, l’une verte, l’autre rouge, maladroitement accrochées à un balcon, signalaient le restaurant. Je gravis les marches et poussai la porte. Un radiophone installé juste en face m’envoya un tango argentin, à bout portant, dans la poitrine. Il en eût fallu davantage pour me couper l’appétit. Je m’assis et j’appelai le préposé aux victuailles. Il vint, me regarda, sourit. En plus d’indéniables qualités d’attachement à sa maison, cet homme avait de la mémoire. La figure d’un client lui parlait encore, à dix années de distance.