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LES COMITADJIS

centre de cet appareil, il sourit amèrement aux amis qu’il rencontre. Les demeures des prochaines victimes sont évidemment connues : mais on ne tue jamais à l’intérieur. Pourquoi ? C’est comme nous qui guillotinons sur le seuil des prisons. Sans doute l’Orim a-t-elle les mêmes principes : opérer au jour, sans honte, de plein droit. Elle est aussi très fiére et l’idée d’être mal reçue l’empêche peut-être de sonner poliment à la porte !…

La photographie est une invention utile. Le Comité s’en sert. Aussi quand vous entrez dans l’un de ces cafés-repaires, ne vous trompez-vous pas si, voyant un homme en arrêt devant le creux de sa main, vous affirmez qu’il n’est en train d’examiner ni sa ligne de vie, ni sa ligne de chance. Ce n’est pas davantage un amoureux. Le portrait qu’il cache n’est pas celui d’une blonde Macédonienne. Il sourirait, si c’était cela, du moins je le suppose, autrement, ce serait un pauvre sire ! Son regard, au contraire, est sévère et rempli d’application. Il étudie son « sujet ».

Ma place ne me coûta que trois levas — treize sous français — dans la salle « Macédoine », pour suivre les efforts et les progrès d’un de ces étudiants en physionomie.