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LES COMITADJIS

gulier bulgare. Le point de vue de l’Orim est immuable : empêcher tout rapprochement entre la Bulgarie et la Yougoslavie. Au moindre sourire de Sofia à Belgrade, au plus petit mouvement de Belgrade vers Sofia, le comité irresponsable, pour figer toute coquetterie diplomatique, jouera d’un côté de la bombe, de l’autre du revolver.

Le chef du gouvernement sévira-t-il ? L’Orim l’assassinera, Stambouliski en fait la preuve.

Si, demain, le Premier de Bulgarie, de la tribune du Sobranié, s’écriait : « En voila assez ! J’entends mener les affaires publiques sans le contrôle de l’Orim », ni les vigilants suiveurs à gages, ni les molosses réservés aux présidents du Conseil n’empêcheraient l’audacieux de se trouver bientôt par terre, au milieu de la rue, trente balles irréductibles dans la peau.

Les grands juges tournent ensuite leur activité vers l’ennemi intérieur. Et là commencent ce que l’on pourrait appeler les assassinats de préséance. Un affront doit se rendre aussi bien qu’une visite. Mikaïloff ayant expédié Protogueroff, les partisans de Protogueroff ne pouvaient rester sur cette avance. On vous dira que les adversaires, ces mois derniers, ont signé un traité de paix. Nous vous raconterons la scène, l’heure venue. Depuis quatre ans, des deux côtés de la ligne de partage des