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LES COMITADJIS

notaire. Ses garçons de recette sont choisis parmi ses conjurés les plus hirsutes. Quand on en a vu un, on comprend tout.

— Résistez, disais-je à ce Grec qui paraissait solide.

Il me montra la photographie de l’encaisseur. C’était un homme-lion. Le comité procède aussi par écrit. Une lettre numérotée, portant comme entête : la Liberté ou la Mort, et, en-dessous, en petits caractères : « Pour acheter le matériel nécessaire à la libération de la Macédoine », invite nos commerçants à verser une somme fixée. Le paiement n’est pas exigé dans les vingt-quatre heures. Le délai est raisonnable et le commerçant sans disponibilités peut s’acquitter par des traites. Deux banques, deux grandes et vraies banques de Sofia, les escomptent. Toutefois les débiteurs de l’Orim ne sont pas autorisés à voyager avant l’échéance. Pourquoi la police officielle refuse-t-elle des passeports aux citoyens en affaires avec l’Orim ? Pourquoi, alors qu’elle reçoit l’ordre d’arrêter des Macédoniens, avertit-elle ceux-là d’avoir à se cacher ? Expliquez-le vous-même. Je suis pressé de vous en apprendre d’autres.

Voici M. X… Il est propriétaire à Sofia. L’Orim lui a coûté deux cent mille levas. Il chante les vertus de l’Orim.