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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

Le gros de l’armée était pour Buenos-Aires.

Elles ne sont pas arrivées en croupe sur les chevaux de guerre de San-Martin et d’Alvéar ; c’est tout ce que l’on peut leur reprocher. Ces généraux ont déclaré l’Indépendance, l’armée des Gallines l’a maintenue. Qu’eussent fait, sans elles, les conquérants de la terre nouvelle ? Elles leur apportèrent sinon l’amour, du moins son mensonge. Et il y a de beaux mensonges !

On fêta naguère le centenaire de la Liberté et la gloire relative de Buenos-Aires. Il y eut des discours. On parla de tout : de victoires, de commerce, de pesos. Export, Import, par la voie du port ! Aucun orateur, ni le Président de la République, ni l’archevêque n’envoya un souvenir à la collaboratrice des jours et des nuits héroïques. Pouvoirs publics, voilà votre ingratitude !

Les généraux libérateurs ont leur statue, les chevaux des généraux ont la leur par la même occasion. Il y a le Penseur de Rodin, sur la plaça du Congresso. Pourquoi le Penseur a-t-il éprouvé le besoin de venir penser à Buenos-Aires ? Il devait être fatigué de penser ! Bref ! les statues ne manquent pas.

Nouvelle ingratitude, la Galline n’a pas la sienne ! Je la réclame.

Et cela au nom de la France et de la Justice !

Elle serait en marbre blanc et sans tache. Dressée