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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— N’y a-t-il jamais de jalousie entre vos femmes ?

— Un peu. Mais je suis au milieu et cela suffit. Avec nos femmes, comprenez-le, il faut que nous arrivions à ce qu’elles répondent toujours, — quelle que soit notre demande : oui, mon petit homme.

Il me montra un carnet avec une photographie de la Galline et l’empreinte d’un pouce. C’était la cédule d’identité qu’exige la Républica Argentina.

— La petite est encore en Uruguay et vous avez sa cédule pour l’Argentine ?

— Nous possédons des relations.

— Mais l’empreinte du pouce ?

— Un pouce vaut un pouce. Venez chez moi. Ma femme n’est pas prévenue. Il faut qu’elle se prépare. Je l’envoie ce soir par le Mihanovitch.

Palermo, quartier chic. Il avait sa maison là.

Les « maisons » à Buenos-Aires ne sont habitées que par une seule femme. Une servante qui ne doit pas avoir moins de quarante-cinq ans y est tolérée.

Il sonna. On nous ouvrit.

— Où est Madame ?

— Occupée.

— Dites-lui qu’elle se dépêche.

On entra dans la salle à manger.