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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

pour la circonstance. Comment ces femmes ne seraient-elles consentantes ?

Ce qui confondait madame Arslau, c’était leur physique, leur tenue.

— Je n’avais jamais fréquenté ce milieu. Mes souvenirs étaient plutôt de rencontre ou littéraires. Je m’attendais à trouver des numéros voyants. J’en vis quelques-uns. Des autres, on aurait pu faire des compagnes de jeu pour ses propres enfants. Ce n’était pas toujours des filles perdues qui arrivaient.

— Alors vous en sauviez ?

— Pas une ! c’étaient des filles décidées à se perdre. La vie est donc si dure en France pour les femmes ?

— Très dure et sans horizon pour les femmes seules.

— Mais leurs salaires sont augmentés.

— Pas autant que la nourriture, le logement, le tramway, la pharmacie et les petits superflus, telles robe ou chaussures.

— Alors c’est là qu’il faut chercher la solution, bien sûr. Mon apostolat se brisait sur leur dénuement. En tout cas, j’y ai renoncé.

Je savais que madame Arslau s’était occupée d’une histoire qui avait huit jours à peine. Je lui en parlai.

— En effet ! Et c’est bien là l’unique succès de