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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— On aura toujours trinqué ensemble, fit le chef de la police des mœurs.

— Avec honneur pour moi, monsieur Bayard.

L’homme à l’étui d’argent reprit sa route.

— C’est pour vous montrer leur silhouette. Ils ne se livrent pas au premier venu. Enfin ! ça vous les fait connaître.

Soudain :

— Hep ! fit Bayard. Hep ! oui, venez un peu ici !

— Avec plaisir, monsieur Bayard. Vous allez bien ?

— Alors vous m’avez assez vu, mon ombre gêne votre marche élégante.

— Que voulez-vous dire, monsieur Bayard ?

— Je ne vous plais plus ? Il faut peut-être que je laisse pousser mes moustaches ou que je m’habille chez votre tailleur ?

— Je vous assure, monsieur Bayard.

— Il se peut que j’aie dérangé l’ordonnance de vos « colis » pour votre petit voyage à Buenos-Aires. Mais si j’avais l’esprit taquin ce jour-là, cependant ?

— Monsieur Bayard, je ne comprends pas.

— Hier soir vous étiez au café-tabac rue Lepic, et à neuf heures et demie vous avez dit : je lui ferai la peau à Bayard. Tu veux des témoins ?