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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

Nous y sommes, dites-vous. Ils n’emmènent pas que des initiées, ils trompent des femmes ! Vous l’avez dit, mais attendez. C’est une histoire vécue que je vous raconte. Il est difficile, déjà, de reconnaître son chemin dans ce Buenos-Aires. Ne me bousculez pas, je perdrais la piste. Soyez bons pour les reporters.


Ils les ont trouvées. Maintenant ils les embarquent par Santander, Bilbao, La Corogne, Vigo, Lisbonne. Jusqu’à ces temps derniers ils avaient un complice, au départ de Bordeaux, un docteur. Ils les embarquaient à Bordeaux. Pour le moment, quand elles partent de France, c’est par Marseille. Dans ce cas il s’agit surtout de « faux poids », de mineures. Elles partiront comme clandestines. Le matin du grand jour, les enfants arrivent sur le bateau. Elles n’ont pas de chapeau. Elles ont sur le bras un petit paquet de chemises d’hommes. Les arrête-t-on ? Elles disent : — Je vais porter ce linge à mon père. Elles ne redescendent plus. Il y a d’autres tours ! Le compère « naviguant » les cache. Un bateau en amena deux ces temps derniers. J’ai été les recevoir « dique[1] quatre ». Mais ne me bousculez pas…

  1. Quai.