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le juif errant est arrivé



Il partit pour Berlin voir Guillaume II. Les chancelleries avaient été émues par l’affaire de Bâle. L’empereur eut la curiosité de cet étrange homme. Il le reçut. Justement, Guillaume préparait son voyage en Palestine, avec arrêt à Constantinople. Herzl gagna Constantinople. Son projet n’était-il pas d’obtenir du sultan la cession de la Palestine contre argent comptant ? Qui, mieux que Guillaume, pourrait plaider la cause auprès du Grand Turc ? Car si nous ignorions à cette époque, la mainmise de l’Allemagne sur la Turquie, lui la connaissait. Et Guillaume reçut Herzl une deuxième fois à Yildiz-Kiosk. Ce coup-ci, le chancelier Bülow assistait à l’entretien. Herzl faisait déjà figure de chef d’État. Il ne lui manquait que l’État ! La tournure de ces conversations fut telle que Herzl, flanqué d’une délégation sioniste, décida de ne pas laisser souffler Guillaume. Guillaume allait à Jérusalem ? Herzl irait à Jérusalem. Il s’embarqua. Et quand, au cours de l’entrée solennelle de l’empereur dans la ville sainte, Guillaume, du haut de son cheval, aperçut Herzl dans la foule, il poussa sa bête et se pencha pour tendre