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le juif errant est arrivé

un drapeau c’est plus que cela ! Avec un drapeau on conduit les hommes où l’on veut et même en Terre Promise. »

Le baron Hirsch mourut. L’État Juif parut. Herzl se rendit chez Zadoc-Kahn. Grand-rabbin de France, Zadoc-Kahn ne voulait pas du tout aller en Palestine. Herzl était en somme un étranger, un Autrichien, et il touchait là à une question redoutable. On dit encore que Herzl répondit : « Tout cela ne vous regarde pas ? bien ! Vous êtes Français israélite ? bien ! Mon projet est en effet une affaire intérieure juive. Alors, adieu ! »

Il partit pour Londres. Il y fit grande impression et quelques discours. Là, comme à Paris, il comprit qu’il parlait dans le désert et que les Juifs pauvres sont la plaie des Juifs riches et qu’il est très difficile, même au nom de l’idéal, de faire déménager des gens bien logés.

De ces premiers coups de filet, il ne ramena qu’un disciple : Max Nordau.

La pensée sioniste, irradiant de Herzl, avait pénétré les frontières. Il lança l’appel d’un congrès universel. Ce fut le signal qu’attendaient les gens en place pour déclencher l’attaque. Rabbins de Londres, de Vienne poussèrent la première botte. Les rabbins allemands, tous en