entra dans le magasin, on vit un homme assis, la tête penchée sur un livre de comptes.
— Il y a une erreur d’un shilling, cria sa petite-fille, un shilling, c’est considérable !
Le vieux Murgraff sourit. Quarante années d’Angleterre avaient fait du tort à l’orthodoxie de sa barbe, mais la race était sauve.
La conversation entamée on arriva bientôt à la chose intéressante.
— Il existe aussi un quartier juif à Paris, dit-il, la rue des Roses ?…
— Des Rosiers ! Oui. Ce n’est qu’une miniature à côté de Whitechapel !
— Eh bien ! je pourrais être dans votre rue des Rosiers aussi bien que me voilà à Whitechapel. Quand à vingt-cinq ans je débarquai ici, je n’étais pas certain d’y trouver à manger. Je serais descendu jusqu’à Paris.
— Alors, maintenant, je serais Française au lieu d’être Anglaise, fit la plus belle fleur de la branche Murgraff.
— Ce serait aussi honorable ! répondit le bijoutier, et tu habiterais l’Étoile !
Pourquoi Murgraff avait-il quitté la Lithuanie ? Mais son histoire est celle de chacun, de ceux de Commercial Road comme de ceux de la rue des