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le juif errant est arrivé

Et, loin du pays où ils naquirent, ils se remirent à battre le blé à côté de leurs fusils. Est-ce le bonheur ?

Je les ai vus à Jérusalem, dans les faubourgs qu’ils ont construits. Leurs vieux frères, à cause d’eux, avaient clos leurs échoppes à l’intérieur des murailles. On ne les rencontrait plus se hâtant à travers le Labyrinthe. Le Mur était sans une larme. Plus de robes de soie, plus de merveilleux chapeaux. Le Juif pieux était escamoté ! Eux-mêmes, les jeunes, les mousquetaires de Théodore Herzl, ne tendaient-ils pas l’oreille ? Quelle était cette rumeur ? Qui serait assassiné ce soir ? Le chauffeur hésitait à prendre la route. Ce bâtiment qui domine, à gauche du mont des Oliviers, est le haut commissariat anglais. Tous ses fonctionnaires étaient pour les Arabes. Était-ce très encourageant ? Faisait-on fortune, au moins, dans ce pays ? Non pas ! Était-ce le bonheur ?

Voilà plus clair, plus accueillant. Là, on peut palper de la vie : Tel-Aviv ! On dit que les commerçants ont des embarras. Toutefois, on ne lit pas de contrainte, sur les visages. Ce soir, toute la ville — toute — revient lentement d’une partie de football où triomphèrent les Macchabées. Quarante mille personnes sont dehors comme pour