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le juif errant est arrivé

L’Angleterre en possède un. Il a une belle âme qui visite sans cesse sa douce figure. Au-dessus de son bureau, à Jérusalem, le portrait dédicacé du maréchal Foch. Cet Anglais était colonel dans l’armée anglaise. Il s’est senti Juif un jour. Il a rendu ses galons, sa nationalité. Il s’est présenté tout nu dans la cité de ses pères. Il brûle maintenant à la voûte du temple sioniste comme une lumière perpétuelle. On l’appelle toujours le colonel Kische.

La Hollande a le sien aussi : un magistrat d’Amsterdam. Son nom est Van Vriesland. Il est chargé du consulat de son ancien pays en Palestine. C’est un homme du monde aimant beaucoup les cigares, mais qui professe cette idée que dans le jardin de l’humanité les fleurs doivent s’efforcer de garder leur couleur. Il ne croit pas qu’il soit utile pour personne qu’une fleur, sous le prétexte de s’assimiler, ressemble à une autre fleur. Il est bon, d’après lui, que le Juif songe à se rasseoir sous son figuier.

La Tchécoslovaquie a donné des professeurs ; la Belgique, des planteurs ; l’Allemagne, des architectes ; l’Amérique, de riches amateurs. Si vous barriez la rue Herzl, à Tel-Aviv, vous arrêteriez une centaine d’hommes portant chacun un récit