Page:Londres - Le Juif errant est arrivé, 1930.djvu/274

Cette page a été validée par deux contributeurs.
273
le juif errant est arrivé

chaux bleu, ou rose, ou jaune, ou blanc. Au loin, dans un trou, deux cents mètres plus bas que le niveau de la mer, un miroir en forme de lyre : le lac de Tibériade. Miroir ! Lyre ! Tendres couleurs ! Attendez.

Comme ceux d’Hébron, les Juifs de Safed sont des Juifs de l’ancien temps cultivant… le Zohar ! Vieux hassidistes, ils chantent et dansent en l’honneur du Seigneur. Ceux qui, en supplément, tiennent des boutiques dans le ghetto ont fermé leurs boutiques depuis six jours. Nous sommes au 29 août. Ils ne veulent pas exciter les Arabes qui, depuis le 23, se promènent processionnellement poignard et gourdin à la main, et aux lèvres le serment de tuer bientôt les Juifs. Depuis six jours ? Alors, et les Anglais ? Interrogés, ils répondent de Jérusalem que tout va bien. Le 29 août…

Mais voici l’histoire telle qu’on me la conte dans les rues du ghetto de Safed, cure d’air :

— Pardon, monsieur, je suis le fils du vice-consul de Perse…

— Parfaitement ! répondis-je à ce jeune homme. Ils ont bien arrangé votre maison.

— J’étais en vacances chez mes parents. Je fais mes études en Syrie chez les pères français d’Antoura. Depuis dix jours, les Arabes…