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le juif errant est arrivé

Je repartis pour la Terre Promise.

Comment aurait-on pu croire l’Angleterre sans oreilles ? Un enfant, même tout petit, pour peu qu’il eût voulu en prendre la peine, eût mesuré, ces derniers temps, l’état de fièvre en terre de Chanaan. N’est-ce pas en avril dernier, à Jérusalem, sur un divan, à la fin d’un dîner, qu’étendu entre Ragheb bey El-Nashashibi, Arabe, maire de la ville sainte, maître du mouvement, et le gouverneur anglais de la même sainte ville, nous pesions tous les trois, la veille de la fête musulmane de Nebi Moussa (prophète Moïse, les Arabes ont adopté Moïse), les chances de calme et surtout les chances de trouble ? Ragheb bey El-Nashashibi n’a pas pour habitude de voiler sa pensée. À la première occasion, il chasserait les Juifs. Ragheb bey ne l’envoyait pas dire au très honorable représentant de Sa Majesté britannique. Et Sa Majesté n’avait que cent quarante soldats en Palestine ?

Mais l’heure n’est pas aux considérations. Arrivons aux faits, et d’abord à Jaffa.

Petite tempête. Brise marine. La chaleur est revenue. Huit jours sont passés. Nous y voici.

Débarquons.