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le juif errant est arrivé

— Que le Saint Nom en soit béni ! Mais la vérité est la vérité. L’envie n’a pas guidé ma langue. S’il y a, chez vous, des Juifs qui, n’ayant su résister à un siècle de bien-être, ne sont plus que des israélites, ceux-là nous les abandonnons. Ils se croient Anglais, Français. L’esprit les a quittés. Ils ont rompu l’alliance. Ils ont tout perdu. Pour nous ils ne sont plus des Juifs et, pour les occidentaux, ils en sont cependant toujours ! Mais je pense à toi, Samuel Gosschalk, dont le père est encore des nôtres et que voilà déjà Anglais. C’est s’éloigner rapidement des siens. Le danger te guette. Tes enfants ne seront peut-être plus, eux aussi, que des israélites, puisqu’on vous appelle ainsi !

En me traduisant ce cri du cœur, mon Polonais tint à marquer, à son tour, que nous étions en face d’un fanatique. Le malheur, ajouta-t-il, c’est qu’ils sont des millions comme cela chez nous. Ce n’est pas ce qui nous aidera à trouver la solution du problème juif.

— Et le sionisme ?

— Mais ils le rejettent. Les rabbins qui mènent tout, là-bas, sont ses pires ennemis.

— Demandez-lui tout de même ce qu’il pense de la déclaration Balfour.