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le juif errant est arrivé

Seigneur ! Entrez ! Juifs de Galicie, de Wolhynie, de Lithuanie, de Bessarabie, citoyens de Berdichef et d’autres chefs ! Je rase, ma femme rase, mes enfants rasent, ma belle-mère rase. Le jour étant trop court pour tout raser, nous rasons aussi la nuit. Même à trois heures du matin, n’hésitez pas, tirez la sonnette d’alarme ! Depuis Moïse, vous ne vous étiez pas rasés. Comment rattraperez-vous le temps perdu ?

Et les avocats ? Ô Dieu ! À peine réunis sur la Terre Sainte, voilà, Juifs, que vous vous chicanez à tous les coins de rues ? Car tous ces avocats mangent, et s’ils mangent, c’est que vous vous disputez. Vous êtes quarante mille habitants à Tel-Aviv, quarante mille Juifs, sans un goye, et vous avez besoin de tant d’avocats ?

Et vous, docteurs médecins ? Tout Tel-Aviv se porte allègrement. Les déserteurs du ghetto ont laissé dans les Carpathes leur mine d’amphithéâtre. Il n’est pas un malade dans les rues et l’on chante dans les maisons. Que faites-vous en ce lieu ? Attendez-vous le prochain pogrome pour avoir du travail ?

L’homme qui vient de quitter les fils d’Abraham dans les Carpathes ou sur la Vistule et qui, quinze jours après, au bord de la Méditerranée orientale,