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le juif errant est arrivé

— Dites-leur que je lui arracherai un poil de sa barbe.

— Taisez-vous, on nous lapiderait.

Et nous voici chez son beau-frère, le grand introducteur des ambassadeurs. Fantastique maison ! On a si vivement l’impression d’entrer de plain-pied dans un tableau de Rembrandt qu’on s’arrête pour ne pas crever la toile. Là, dans un coin, un extraordinaire prophète, la tête recouverte du taliss, la boîte de prière sur le front, un bracelet de cuir au bras gauche, est assis dans une cathèdre vermoulue et, un seau d’eau à sa droite, dessine lentement des caractères hébraïques sur un parchemin. Plusieurs plumes et différentes encres sont devant lui. C’est l’un de ces fameux séphorim, un écrivain de Thora. Ne bougeons plus. Admirons-le. Chaque fois qu’il doit écrire le saint nom de l’Éternel, il élève le regard, bénit Jéhovah, lave sa main dans le seau d’eau et change de porte-plume. Parfois, sa mission s’annonçant plus redoutable, il quitte sa cathèdre et va se plonger tout entier dans le bain rituel. Puis le copiste de Dieu s’essuie, se rhabille, remet son taliss, sa corne et reprend sa plume.

Le beau-frère du zadick est un homme vingt fois aimable. Il nous fait admirer des Talmuds de