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pas aperçus de notre arrivée. La quittance est de cent dix-sept zloty. Ce sont des impôts dus depuis quatre ans. Le fonctionnaire prie les femmes de vider les tiroirs des meubles. Les femmes ont offert quarante zloty que voici posés sur la table. Elles vident les tiroirs en poussant des gémissements. Les deux caftans ne veulent rien voir de la scène. Ils contemplent leurs mains qu’ils font danser devant leurs yeux. Les femmes sanglotent. Les trois jeunes garçons se dandinent, complètement pris par l’hébreu. Les femmes enlèvent les rallonges des tables. Les caftans ne voient toujours rien et les enfants s’excitent de plus en plus sur le saint livre. Le fonctionnaire ordonne d’ouvrir les armoires. Les femmes s’agenouillent. Et comme elles sanglotent à grand bruit, les trois jeunes garçons élèvent le ton de leur étude.

Le cocher, qui a trouvé des aides, descend d’abord le buffet. Les femmes poussent des cris terrifiants. Les deux caftans ne bronchent pas. Les trois garçons lisent de plus en plus haut. Puis on enlève l’armoire, la table, un fauteuil. On déplace le chandelier rituel qui n’est pas saisissable et l’on embarque le meuble qui le supportait.

Maintenant la salle est vide.

Alors, l’un des deux caftans se lève ; il cons-